Comment éviter et traiter l’érythème fessier du bébé ?

L’érythème fessier du bébé est une affection très courante. Quels sont ses traitements ? Quand faut-il consulter ? Chloé Charpentier, dermatologue, vous explique tout. 

Comment éviter et traiter l’érythème fessier du bébé ?

Qu’est-ce que l’érythème fessier du bébé ? 

L’érythème fessier du bébé est aussi appelé « dermite du siège » ou encore « dermite irritative ». Il survient le plus souvent entre 6 et 12 mois.

Une affection très fréquente

C’est une affection extrêmement fréquente chez le tout petit. Elle est bénigne et ne présente pas de risque pour votre enfant, mais il faut rester attentif afin de ne pas la confondre avec une pathologie nécessitant une prise en charge plus spécialisée.

La cause principale de l’érythème fessier

Rares sont les nourrissons qui y échappent mais certaines mesures préventives peuvent y aider. En effet, la cause principale de cette affection est la macération provoquée par le contact prolongé avec l’urine et les selles, phénomène qui est aggravée par l’occlusion des couches.

C’est bien souvent à l’occasion d’une diarrhée qu’apparaîtront ces rougeurs.

Ce n’est pas une allergie, mais elle peut être aggravée par une allergie associée ; de la même manière ce n’est pas une infection. Cependant une surinfection (champignon, bactérie…) peut l’aggraver.

Le constat clinique 

Cliniquement on constate des rougeurs qui prédominent sur les convexités (c’est-à-dire les zones en saillies) et qui respectent, en principe, le fond des plis (aussi appelé les concavités). Elles sont bien limitées (on peut facilement en tracer les contours) avec un aspect en « W » (on peut tracer un « W » en suivant les rougeurs).

Quelles sont les mesures de prévention de l’érythème fessier ? 

Afin de prévenir cette dermite irritative, il faut éviter au maximum la macération, et pour cela, voici quelques mesures pouvant vous y aider :

  • Utiliser des couches bien absorbantes 
  • Changer fréquemment les couches (à chaque fois qu’elles sont souillées)
  • Appliquer une crème protectrice en fin de change, en fine couche, type liniment oléo-calcaire (un bon liniment oléo-calcaire ne contient que trois ingrédients : huile d’olive, eau de chaux, cire d’abeille)
  • Laisser bébé les fesses à l’air est très efficace mais souvent difficilement réalisable en pratique

Quels sont les traitements de l’érythème fessier ?

Une fois que la dermite du siège est installée, certaines mesures complémentaires aux mesures préventives déjà citées sont recommandées :

  • Apporter un soin tout particulier à cette peau irritée : laver uniquement à l’eau tiède et au savon doux (sans parfum, avec un minimum de composants, adapté à la peau du bébé) ; ne pas frotter ; sécher en tamponnant délicatement.
  • Eviter autant que possible les lingettes et les laits nettoyants sans rinçage (qui sont irritants).
  • Ne pas appliquer de « traitement » sans les conseils d’un spécialiste (pédiatre, dermatologue ou médecin généraliste spécialisé dans ce domaine), pour n’en citer que certains : huiles essentielles (globalement, toujours à éviter sur la peau de bébé), antimycosique, antibiotique, dermocorticoïde, éosine, bétadine, etc. qui risquent d’être irritants et inefficaces ; il en est de même pour les crèmes hydratantes en couche épaisse qui risquent uniquement d’aggraver la macération. 
  • Vous pouvez continuer à utiliser du liniment oléo-calcaire (en fine couche).
  • En l’absence d’amélioration avec ces mesures, vous pouvez compléter avec une lotion asséchante et cicatrisante (en parapharmacie), toujours en fine couche.
  • Armez-vous de patience ! Souvent l’amélioration ne commence qu’après plusieurs jours de soins et la guérison complète n’arrive qu’au bout de plus de 10 jours : il faut laisser le temps à la peau de cicatriser !

Quand consulter pour un érythème fessier ?

Parfois l’érythème fessier du nourrisson résiste ou présente certains signes cliniques « atypiques » qui doivent amener à consulter un spécialiste. 

Voici les signes devant vous alerter :

  • Résistance à des soins bien conduits (pas d’amélioration après 10-15 jours ou aggravation).
  • Atteinte d’une autre zone du corps : visage, mains, pieds, zone autour de l’anus.
  • Atteinte du fond des plis (les concavités qui sont généralement épargnées comme expliqué plus haut).
  • Association à : des vésicules (microbulles remplies d’eau), des pustules (microbulles remplies de pu), décollement d’une zone de la peau (avec aspect érosif « à vif »).
  • Aspect violacé.
  • Zones en relief/infiltrées.

Ainsi, en présence de l’un de ces signes, il faudra consulter un médecin (pédiatre, dermatologue, médecin généraliste spécialisé en pédiatrie) afin d’adapter la prise en charge et éliminer éventuellement une autre pathologie (psoriasis, eczéma, infection, carence, etc.).

Dermatologue et vénérologue
Rédigé par : Chloé Charpentier Dermatologue et vénérologue
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