Régression du sommeil chez bébé selon l’âge et comment réagir ?
Le sommeil de votre bébé semblait enfin sur le bon chemin : des nuits plus longues, des siestes régulières. Et puis, sans prévenir, tout bascule. Il pleure au moment du coucher, se réveille plusieurs fois par nuit, refuse de dormir seul.
Mais rassurez-vous, vous n’avez rien fait de travers. Ces épisodes, appelés régressions du sommeil, sont des phases tout à fait normales du développement de l’enfant, au même titre que ses premières dents ou ses premiers pas.
Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre ce phénomène, à repérer les signes d’une régression, à identifier les périodes clés selon l’âge… et surtout à accompagner votre bébé avec douceur, patience et confiance.

Qu’est-ce qu’une régression du sommeil chez bébé ?
Le terme « régression du sommeil » désigne une période où le sommeil de bébé se dégrade de manière soudaine et temporaire, alors que tout semblait bien établi. Bébé pleure quand il s’endort, quand il se réveille pendant la nuit, quand il refuse la sieste ou quand il a besoin d’être rassuré.
Contrairement à ce que le mot « régression » laisse entendre, il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Au contraire, ces troubles sont souvent le signe que bébé traverse une phase de croissance ou d’apprentissage majeure, qui perturbe momentanément son équilibre.
En réalité, ce sont des sauts de développement qui viennent momentanément perturber l’équilibre trouvé autour du sommeil. Bébé est en train d’apprendre, de comprendre, de ressentir et cela lui coûte en énergie.
Quel sont les signes d’une régression du sommeil chez bébé ?
Voici les manifestations les plus fréquentes d’une régression :
- Se réveille soudainement la nuit, parfois plusieurs fois par nuit, sans raison apparente
- A du mal à s’endormir seul ou réclame vos bras plus que d’habitude
- Refuse ses siestes ou dort moins longtemps
- Bébé pleure dès que vous quittez la pièce
- Devient plus agité ou irritable au moment du coucher
- Demande à nouveau des tétées ou biberons nocturnes après les avoir arrêtés
En résumé : tout allait bien… jusqu’à ce que, sans explication, le sommeil se dérègle. C’est souvent le premier indice d’une régression.
Quelles sont les causes des régressions du sommeil ?
Les causes des régressions du sommeil sont étroitement liées au développement du bébé, et sont parfois imperceptible au début :
Un progrès moteur
Rampement, retournement, position assise, marche… Chaque étape demande un apprentissage intense qui perturbe le repos.
Un développement cognitif
Votre bébé comprend de mieux en mieux ce que vous lui dites, perçoit vos absences, développe sa mémoire et commence à faire des sons. Cela peut créer de l’anxiété ou à l’inverse de l’excitation.
L’angoisse de séparation
L’angoisse de séparation (vers 8-9 mois, et parfois autour de 18 mois) est une cause majeure de régression du sommeil. Bébé comprend que vous pouvez vous éloigner, mais il ne comprend pas encore que vous allez revenir.
Des poussées dentaires et croissance
Les douleurs dentaires ou les besoins en alimentation peuvent provoquer des troubles digestifs et de ce fait des réveils, même chez un enfant qui faisait ses nuits.
Des changements de l’environnement
Déménagement, reprise du travail par un parent, entrée en crèche, naissance d’un frère ou sœur, séjour chez les grands-parents…Tous ces éléments peuvent désorganiser le sentiment de sécurité nécessaire au sommeil.
Ce sont autant de petites (ou grandes) tempêtes émotionnelles et physiques que traverse votre bébé, et qui affectent son sommeil temporairement.
Les régressions du sommeil de bébé âge par âge
Même si chaque bébé évolue à son rythme, certaines périodes sont connues pour provoquer des troubles du sommeil physiologiques :
3 à 6 semaines : premiers ajustements
C’est une période d’adaptation intense. Le sommeil de votre nouveau-né est encore très immature : il dort par petits blocs, de jour comme de nuit.
- Le rythme circadien commence à se mettre en place.
- Pic de croissance : bébé demande à manger plus souvent, dort par épisodes très courts.
4 mois : la régression la plus redoutée
C’est souvent la première vraie régression : bébé quitte le sommeil "nouveau-né" pour un sommeil plus structuré, similaire à celui des adultes (avec des cycles plus définis).
- Il se réveille entre deux cycles et a du mal à se rendormir seul.
- Il devient plus sensible aux stimuli (bruit, lumière, séparation).
- Le coucher devient un moment délicat.
Notre petit conseil : commencez à mettre en place un rituel de coucher simple, constant et sécurisant.
6-7 mois : la motricité prend le dessus
Bébé découvre qu’il peut bouger ! Il se retourne, se met assis, parfois même tente le quatre-pattes.
- Ces apprentissages le stimulent… parfois jusqu’au moment du coucher.
- La diversification alimentaire peut aussi perturber son confort digestif.
- Il est très absorbé par ses nouvelles capacités : le sommeil en pâtit.
8-9 mois : la fameuse angoisse de séparation
C’est une étape émotionnelle majeure. Bébé réalise que vous êtes une personne distincte, et cela peut provoquer une peur de l’abandon. En effet :
- Il pleure dès que vous quittez la pièce.
- Il a besoin d’être rassuré plus que jamais, surtout la nuit.
- Les endormissements deviennent parfois très longs.
Notre petit conseil : Jeux de « coucou-caché » et doudou réconfortant sont vos meilleurs alliés.
12-15 mois : la marche et l’excitation
Marcher, quel bouleversement ! C’est une étape qui demande beaucoup d’énergie et de concentration à bébé, même la nuit.
- Il peut se lever dans son lit, se cogner, ou ne pas savoir se recoucher.
- Il lutte pour dormir, comme s’il avait "mieux à faire".
- Les réveils très matinaux sont fréquents.
18 mois : langage et affirmation de soi
À cet âge, bébé se construit en tant que petite personne. Il s’affirme, dit "non", teste les limites, découvre ses émotions.
- L’explosion du langage peut créer de l’agitation mentale.
- Le coucher devient un terrain d’opposition.
- L’angoisse de séparation peut refaire surface.
Notre petit conseil : Gardez un rituel stable et une attitude douce mais ferme.
2-3 ans : peurs nocturnes et autonomie
C’est l’âge des peurs (du noir, des monstres…), de la propreté, et parfois de l’arrivée d’un petit frère ou sœur.
- Bébé peut se relever plusieurs fois le soir.
- Il vous appelle souvent après le coucher.
- Les cauchemars commencent à apparaître.
Notre petit conseil : intégrer une veilleuse ou un objet rassurant autour de bébé.
Combien de temps dure une régression du sommeil ?
En moyenne, une régression du sommeil dure entre 1 et 6 semaines. Elle peut disparaitre aussi soudainement qu’elle est apparue. Mais si elle dure plus d’un mois sans amélioration, ou si elle s’accompagne de troubles persistants (colères, fatigue extrême, détresse), il peut s’agir d’un conditionnement ou d’un trouble du sommeil plus profond nécessitant un accompagnement.
Comment aider bébé à traverser une régression du sommeil ?
Voici quelques clés simples et efficaces :
Restez cohérents dans les repères
Ne modifiez pas tout du jour au lendemain. Le corps et l’esprit de bébé ont besoin de stabilité : horaires réguliers, rituels identiques, cadre rassurant.
Proposez des rituels rassurants
Un bain, une histoire, un massage, une berceuse, par exemple. Le rituel est une passerelle vers le sommeil. Il signale à bébé que la journée se termine.
Accompagnez bébé, mais ne compensez pas tout
Oui, votre présence est précieuse. Mais attention à ne pas créer de nouvelles dépendances (bébé dans votre lit par exemple) si vous ne voulez pas les maintenir à long terme.
Mettez des mots sur ses émotions
Même tout-petits, les bébés perçoivent énormément d’émotions. Mettez des mots sur ce qu’il vit : « Tu apprends beaucoup en ce moment, c’est normal que ce soit difficile de dormir. »
Ne culpabilisez surtout pas
Si vous devez bercer, dormir à côté, ou modifier temporairement votre routine pour survivre… faites-le sans vous juger. Cette phase passera.
Quand consulter un professionnel du sommeil ?
Demandez de l’aide si :
- La régression dure plus de 6 semaines sans amélioration
- Votre bébé est constamment fatigué, irritable, grognon
- Le manque de sommeil affecte votre équilibre familial
- Vous avez essayé différentes approches sans résultat
Un professionnel du sommeil (consultant certifié, puériculteur, pédiatre) pourra vous aider à retrouver un équilibre sain et des nuits plus paisibles.
Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager avec d’autres parents qui pourraient vivre la même chose. Vous leur offrirez un peu de compréhension et, surtout, beaucoup de réconfort.
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