Accompagner l'endométriose avec la naturopathie

Maladie gynécologique chronique, l’endométriose affecte environ 2,5 millions de femmes en France (données de la DGOS - Direction Générale de l'Offre de Soins). Les symptômes de l'endométriose sont variés, parfois changeant d’une femme à l’autre. Ce qui en fait une pathologie complexe.

La naturopathie, par sa prise en charge holistique, c’est-à-dire sa vision globale d’une personne et de ses besoins, permet de soulager en douceur l’endométriose. Elle accompagne ainsi de façon complémentaire la médecine allopathique. En observant de façon large les symptômes endométriose, les habitudes de vie et le fonctionnement du cycle menstruel de la femme, le.la naturopathe peut proposer un accompagnement basé sur 3 piliers principaux :

  • La sphère alimentaire
  • La sphère physique
  • La sphère émotionnelle

Et pour ce faire, la naturopathie s’appuie sur différentes techniques que nous allons explorer au fil de cet article.

Accompagner l'endométriose avec la naturopathie

La sphère alimentaire : alimentation et micronutrition pour apaiser l'endométriose

Notre alimentation a un impact direct sur le fonctionnement de notre organisme. C’est par l’alimentation que nous apportons les nutriments (protéines, lipides et glucides) indispensables au corps pour son fonctionnement optimal : renouvellement cellulaire, synthétisation des hormones responsables de notre humeur et du fonctionnement du cycle menstruel, construction des tissus, maintien de notre énergie, etc. C’est notre carburant. Plus ce carburant est qualitatif, mieux la machine fonctionne.

Notre alimentation est donc directement liée aux inconforts et douleurs que l’on peut ressentir lorsque l’on souffre d’un trouble ou d’une pathologie : une alimentation riches en sucres simples, en produits industriels de mauvaises qualités, et pauvre en aliments riches en vitamines, minéraux et autres nutriments essentiels, peut provoquer une inflammation dans le corps, qui exacerbera les douleurs causées par une maladie.

aliments anti inflammatoire : avocat, olives, saumon, graines de chia

Une alimentation anti-inflammatoire et vivante pour soulager l'endométriose

Quelle alimentation anti-inflammatoire pour l’endométriose ? 

Le secret d’une alimentation dite « saine », variée et équilibrée, consiste à manger le plus brut possible et d’ajouter des produits de saison à chaque repas.

Lorsque l’on souffre d’endométriose, le type d’alimentation le plus adapté est celle que l’on appelle anti-inflammatoire. Elle consiste principalement à :

  • Retirer au maximum les aliments dits industriels (plats préparés, paquets de gâteaux et autre chips du genre, etc.)
  • Diminuer les apports en lait de vache. Il contient la forme de lactose la plus difficile à digérer par l’organisme humain et peut favoriser l’inflammation. Les produits au lait cru de brebis et de chèvre devraient pouvoir être consommés de façon occasionnelle, à ajuster au cas par cas.
  • Diminuer également les boissons excitantes, qui provoquent acidité et inflammation : café, alcool, thé à outrance (je vous propose quelques idées de tisanes alternatives dans le point suivant)
  • Consommer des fruits et légumes de saison, idéalement bio et locaux, pour une meilleure qualité nutritionnelle (et gustative) S’ils sont bien tolérés, les légumes devraient remplir au moins la moitié de l’assiette des repas du midi et du soir.

Chacun des 3 nutriments principaux doivent être présents à chaque repas :  

  • Les protéines en quantité suffisantes : l’ANSES préconise entre 0,83 et 1,2 g par kilo de poids par jour de protéines pour une femme. Une femme qui pèse 60 kg devrait donc consommer environ 60 g de protéines par jour. Cet apport est extrêmement important en cas d’endométriose, car les protéines jouent un rôle de structure dans l’organisme, de transport de l’oxygène dans le sang, participent à la digestion et la production des hormones du système nerveux qui influencent directement notre humeur et notre énergie. Il peut s’agir de protéines animales : dans ce cas, privilégiez les animaux élevés en plein air d’une structure biologique. Et/ou de protéines végétales : dans ce cas, il sera important de combiner des apports en céréales (avoine sans gluten, sarrasin, riz semi-complet, quinoa etc.) avec des légumineuses (lentilles, pois cassés, pois chiches, etc.) dans la même journée, afin d’avoir toutes les structures de protéines.

Précautions à prendre avec les légumineuses : l’endométriose provoque parfois des inconforts et douleurs intestinales, ce qui demande de prêter attention à la consommation de fibres et de légumineuses. Pensez à bien les faire tremper toute une nuit puis à les rincer plusieurs fois avant des les faire cuire.

  • Les lipides de bonnes qualités anti-inflammatoire, appelé acides gras polyinsaturés essentiels (AGPI). Il s’agit des oméga-3 (petits poissons gras, œufs, amande, graines de chanvre, huile de lin, avocat, mâche) et en oméga-6 (graines de tournesol, huile de carthame, noix, volaille, etc.) à apporter dans l’alimentation de façon quotidienne.
  • Les glucides, éventuellement avec pas ou peu de gluten qui est réputé pour être inflammatoire. Les aliments à privilégier seront donc le riz, le sarrasin, le quinoa, etc. Pour le riz et le blé, les formes semi-complète ou complète sont plus intéressantes au niveau des apports nutritionnels et limiteront le pic de glycémie (taux de sucre dans le sang). Ces formes étant plus riches en fibre, à consommer avec précaution en cas d’atteinte intestinale.

Comment consommer les aliments anti-inflammatoires en cas d'endométriose ? 

Un moyen efficace d’apporter une bonne quantité de protéines et de lipides de façon quotidienne : les ajouter dès le petit-déjeuner ! Toast d’avocat et de truite fumée, œufs au plat avec un filet d’huile de lin, pancake au sarrasin avec de la purée d’amande… Faites-vous plaisir ! Vous constaterez probablement qu’un petit-déjeuner riches en protéines et en lipides, et moins riches en sucre, vous apportera davantage d’énergie.

Consommer quotidiennement des aliments riches en Magnésium : légumes verts, fruits (bananes, fruits secs), fruits de mer, amandes, cacahuètes, noisettes et noix, chocolat noir.

Les aliments riches en vitamines du groupe B sont aussi de merveilleux alliés : graines de sésame et graines de tournesol, poulet, poissons, œufs, fromages, levure, germe de blé, légumes à feuilles vertes (épinard, brocoli, choux).

Pour consommer une alimentation « saine », il ne sera donc jamais question de retirer une famille de nutriments essentiels à l’organisme. Exit les régimes sans glucides ou sans lipides. Ces deux nutriments sont absolument indispensables au bon fonctionnement de notre corps (sauf si avis médical spécifique).

La notion de plaisir est également très importante ! Les restrictions trop strictes risquent d’engendrer un cercle vicieux qui ne fera que susciter pulsions alimentaires et culpabilisation. Trouver son propre équilibre entre ce qui est bon pour son corps et bon pour son moral est la clé de l’équilibre alimentaire.

La micronutrition en renfort des apports alimentaires

La micronutrition ne remplacera jamais une alimentation variée et équilibrée. Elle est un appui, les petites roues de vélo qui permettent à l’organisme de maintenir son équilibre sur un temps donné.

Le Magnésium, minéral essentiel à l’organisme, est une supplémentation de choix . Il participe aux fonctions nerveuses et musculaires et lutte contre la dépression et le stress. Il aidera donc en cas de fatigue, de baisse de moral et d’énergie, mais également en cas de crampes pelviennes.

Pour une supplémentation efficace, il convient :

  • de sélectionner un magnésium correctement assimilé par l’organisme avec peu de risque d’effets secondaires : privilégier le glycérophosphate ou le bisglycinate de Magnésium au Magnésium Marin
  • d’associer la prise de Magnésium avec de la vitamine B6 et éventuellement de la taurine (sauf pour les femmes enceintes)

La sphère physique pour accompagner l’endométriose

Endométriose rime souvent avec nombreuses douleurs : pelviennes, urinaires, intestinales, lombaires, etc. Nous allons voir comment les apaiser grâce aux matières premières que nous offrent la nature.

Apaiser l'endométriose avec la phytothérapie

Vous souffrez de crampes utérines qui irradient parfois jusque dans les cuisses et dans le dos ?

La Grande Camomille (Tanacetum parthenium), va devenir votre meilleure amie. Son petit plus ? Elle agit également sur les migraines et aide le foie à effectuer ses missions d’élimination des déchets de l’organisme.

  • Tisane apaisante et anti-inflammatoire : mélanger une cuillère à café de grande camomille avec une cuillère à café de feuilles de framboisier et une demi cuillère à café de gingembre ou de curcuma (selon votre goût et votre tolérance). Laisser infuser à couvert pendant 8 minutes. Vous pouvez consommer 2 à 4 tasses pas jour, en prévention ou à l’arrivée des symptômes.

Avant toute utilisation de plantes, vérifier les contre-indications.

tasse transparente contenant de la camomille avec en décoration des pâquerettes

Apaiser l'endométriose avec l'aromathérapie

Les huiles essentielles ont également leur place dans l’apaisement des symptômes physiques de l’endométriose. En cas de douleurs pelviennes, de règles douloureuses et/ou de douleurs abdominales et lombaires, l’huile essentielle de Basilic Tropical (Ocimum Basilicum) ou l’huile essentielle d’Estragon (Artemisia dracunculus) calment les spasmes, apaisent la digestion et les douleurs. Elles possèdent également des propriétés anti-inflammatoires et décontractantes.

  • Mélanger 2 gouttes de l’huile essentielle dans une noisette d’huile végétale d’amande douce ou de sésame et masser les zones douloureuses de façon large, dans le sens des aiguilles d’une montre. Fermez les yeux et laisser vos mains manipuler de façon instinctive.

Avant toute utilisation d’huile essentielle, vérifier les contre-indications et procéder à un test allergique.

La bouillotte, la meilleure amie des endogirls

La chaleur permet d’apaiser les douleurs d’endométriose en détendant les muscles et en apportant un réconfort mental. Poser sur le bas-ventre et/ou dans le bas du dos en prévention ou à la survenue des symptômes, elle assouplira les tissus et aidera à relâcher les muscles.

Les bouillottes en noyau de cerise ou graines de lin sont faciles d’utilisation mais la chaleur ne dure parfois pas très longtemps. La bonne vieille bouillotte d’eau chaude est parfois la plus adaptée quand les douleurs sont telles que l’on souhaite limiter les mouvements.

femme tenant une bouillotte sur son ventre

Les bains dérivatifs

Les bains dérivatifs possèdent de nombreux bienfaits pouvant apaiser les douleurs de l’endométriose :

  • Action anti-inflammatoire
  • Activation de la circulation sanguine et de la lymphe qui soulage les jambes lourdes
  • Régulation du flux menstruel
  • Apaisement mental

Agréables à utiliser pendant la saison chaude, les bains dérivatifs sont donc un vrai atout pour diminuer l’inflammation et relancer les fluides du corps.

Vous pourrez plus d'informations sur les bains dérivatifs ici.

Les massages bien-être

Optimisation de la mise en mouvement des fluides du corps, détente des tissus profonds, relâchement des muscles et du mental, les vertus des massages sont parfois oubliés dans le cas de l’endométriose. Et pourtant, en plus de soulager les inconforts physiques, ils aident à la réappropriation du corps par le toucher, la reconnexion aux sensations corporelles. Le fait de laisser une personne qualifiée s’occuper de soi, de poser le mental pendant quelques temps, procure souvent un bien-être général.

La mise en mouvement par l'activité physique

La pratique sportive peut parfois être compliquée lorsque les douleurs sont fortes et l’énergie en berne. Mais il est important de comprendre que la sédentarité peut renforcer les douleurs.

La mise en mouvement douce, lente du corps et particulièrement du bassin, aide à détendre la zone pelvienne, relance la circulation fluide et induit la production de l’hormone du bonheur et de la détente.

Le simple fait d’aller marcher dehors peut suffire à procurer du bien-être. Le yoga doux et le yoga du cycle menstruel sont également des disciplines toutes désignées pour accompagner les femmes qui vivent avec une endométriose. 

La sphère émotionnelle pour apaiser les douleurs de l'endométriose

Vivre avec une endométriose impacte de nombreux plans de la vie : relations amoureuses et amicales, douleurs physiques, rendez-vous médicaux, épuisement, etc. Autant de choses qui se répercutent sur la santé mentale, sans compter le possible stress que tout cela engendre. Il est important de prendre en compte cette surcharge émotionnelle et de la soulager du mieux possible.

Apaiser la sphère émotionnelle avec les plantes 

La Rhodiola Rosea est une plante tout indiquée pour apaiser le stress, remonter le taux de l’hormone du lâcher-prise (la sérotonine) et améliorer les sensations de déprime, d’irritabilité et de fatigue. Elle peut être combinée avec le bourgeon de Cassis, plante aux propriétés anti-inflammatoire de premier choix.

Avant toute utilisation de plantes, vérifier les contre-indications.

Calmer le mental avec les huiles essentielles

Du côté des huiles essentielles, la fameuse Lavande (Lavendula Angustifolia) est facile d’utilisation et a prix relativement abordable. En olfaction sur un tissu, en massage sur les poignées et le plexus solaire (toujours dilué dans une huile végétale), elle apporte calme et détente.

Moins connues mais tout aussi efficace, l’huile essentielle de Néroli (Citrus auranitum var amara) est davantage axée sur l’apaisement de l’anxiété, des tensions physiques et mentales et des palpitations nerveuses. Elle est très utile en cas de charge mentale élevée. A utiliser en massage sur les poignets, le plexus solaire et la voûte plantaire (toujours dilué dans une huile végétale).

Avant toute utilisation d’huile essentielle, vérifier les contre-indications et procéder à un test allergique.

La naturopathie est riche de proposition pour accompagner les femmes qui vivent avec une endométriose. Il existe des conseils apaisants pour chaque symptôme, chaque profil. Les conseils disposés ici sont généraux et se focalisent sur les symptômes de l'endométriose les plus récurrents, permettant d’avoir une première idée des choses que vous pouvez appliquer au quotidien.

fiole avec de l'huile essentielle de Néroli avec en décoration des citron et une fleur

L’endométriose étant, comme nous l’avons vu, une maladie aux symptômes complexes pouvant différer d’une femme à l’autre, certains de ces conseils ne pourront peut-être pas s’appliquer à toutes les femmes qui en souffrent. Un accompagnement individuel sera toujours plus adapté et plus complet que des conseils généraux. Avant de changer du tout au tout votre hygiène de vie, avant de prendre des compléments alimentaires à base de micronutriments et de plantes, demandez toujours conseils à votre médecin.

En savoir plus :

Naturopathe & Réflexologue
Rédigé par : Manon Lavoix Naturopathe & Réflexologue
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